Comme tous les jeudi soir après l'école, Krista se faisait ramener chez elle par la mère d'Euphoria, une de ses meilleures amies. Pendant tout le trajet en voiture, les deux petites filles commentaient leur journée dont la visite de l'aquarium de la ville qui avait eu lieu l'après-midi. Elles étaient toutes deux en première année de primaire et avaient donc cinq et six ans. Krista avait toujours détesté ce décalage d'âge. Étant née en fin d'année elle avait toujours été la plus petite et à cet âge là, tout ce qu'on rêve c'est de devenir grand. Si elle savait que quand on est grand tout ce qu'on rêve c'est de redevenir petit... Une spirale sans fin. Que la vie est sadique parfois. Puis la voiture s'arrêta, interrompant par la même occasion leur débat du plus beau poisson qu'elles avaient vu. Krista sortit alors de la voiture, claquant légèrement la porte derrière elle. Elle secoua ensuite joyeusement la main en signe d'au revoir à Euphoria, ayant déjà hâte d'être le lendemain pour pouvoir la retrouver dans la petite cours de récréation de leur école.
Quand elle ouvrit la porte d'entrée, la petite fille entendit des cris, ses parents se disputaient, encore. Elle était encore trop petite pour comprendre la situation, elle se disait à chaque fois que s'était une petite dispute et ne pensait pas une seule seconde que ses parents pourraient se séparer un jour. Pour elle, ils s'aimaient et s'était clair et net. Elle avança discrètement vers le lieu d'où provenait la dispute. Et là, sous ses yeux ébahis, son père reçut une gifle de la part de sa mère. Krista était sous le choc, elle n'aurait jamais pensé ça de sa mère. Elle s'était pétrifiée devant la porte et avait fait tombé son sac à ses pieds sans la moindre discrétion.
A ce son, ses parents se tournèrent vers elle. Tous deux auraient préféré que leur fille ne voit pas ça, ils ne voulaient pas qu'elle soit triste à cause d'eux, surtout pas. Ils étaient donc là, tous les trois, à se regarder dans le blanc des yeux, ne sachant que dire, que faire. Puis, son père se décida enfin à bouger et se dirigea avec une lenteur exagérée vers sa petite fille, voulant effacer de sa mémoire toutes négativités. Celle-ci le regardait avec des yeux suppliants, elle ne voulait pas croire ce qu'elle venait de voir, elle ne voulait pas en déduire de mauvaises nouvelles à venir. Elle voulait juste se réveiller et réaliser que c'était juste un mauvais rêve. «
Comment s'appelle le colonel des éléphants dans le livre de la jungle déjà ? » Il avait réussit, un sourire se forma sur les lèvres de Krista. Il faut dire, à cet âge, ce n'est pas compliqué de changer de sujet. «
Colonel Hathi ! » répliqua t-elle toute souriante. Elle avait sourit mais, ce n'était pas suffisant pour son père. Pour lui, il valait mieux l'occuper un moment, histoire qu'elle pense vraiment à autre chose. «
Ah oui ! Et combien il y a d'éléphants dans la patrouille ? » Suite à cette question, Krista arbora une tête déconfite. Elle ne savait pas y répondre. Comment ce faisait-il qu'elle ne savait pas y répondre ? La demoiselle était une adepte des Disney, elle avait vu chacun des films une dizaine de fois et pour elle, ne pas savoir la réponse d'une question de ce genre était très grave. Comme son père l'avait prévu, elle feinta. «
Euuh, je.. Je revieeeeens, j'ai.. J'ai des additions pour demain ! » Elle s'élança en courant vers les escaliers, prête à rejoindre la salle de jeu pour revoir le film, oubliant même son sac d'école, laissant la preuve de son mensonge. Son père secoua la tête de gauche à droite en souriant. C'était trop facile.
Les parents de Krista reprirent là où ils s'étaient arrêtés, continuant leur dispute comme si rien ne s'était passé tendis que Krista regardait attentivement le livre de la jungle en comptant le nombre d'éléphants. Vous riez peut-être, vous là, derrière votre écran mais, c'est pas si facile que ça de compter les éléphants de la patrouille, croyez moi, j'ai essayé! Krista eut beau répéter plusieurs fois la scène elle n'arrivait pas à les compter. Puis, elle arrêta soudain la vidéo, la mettant sur pause lors d'un moment où on voyait plein d'éléphants. Sur cette image elle en comptait dix. Elle se fia ensuite aux couleurs et remarqua que celui tout au fond était blanc et que selon une autre partie de la vidéo qu'elle avait mit sur pause, deux autres éléphants plus le colonel étaient devant le blanc. Ça y est elle avait réussit. Elle savait qu'il y avait treize éléphants dans la patrouille.
Krista descendit à tout allure les escaliers, heureuse comme pas deux de pouvoir répondre à la question de son père. Seulement, arrivée en bas des marches, elle entendit un cri, celui de son père. Il avait hurlé bien plus fort que tout à l'heure. Serait-il possible que la situation se soit aggravée ? La porte d'entrée claqua si fort que la petite fille en sursauta. Oui, ça en avait bien l'air. Krista reprit cependant sa course folle vers sa mère, ne perdant pas espoir, restant optimiste. «
Il s'en va déjà Papa ? j'ai même pas eu le temps de lui dire qu'il y avait treize éléphants ! » Puis le blanc. Sa mère ne lui répondit pas, aucun mots sortit de sa bouche, ni de celle de sa fille. Jusqu'au moment où des sanglots se firent entendre, ceux de sa mère. «
Dis, il reviendra papa, hein ? » lui demanda Krista d'une voix peu assurée. Le silence s'installa à nouveau alors que la petite fille regardait tristement sa mère, la suppliant presque, rien qu'avec le regard, de lui donner une réponse affirmative. C'est cependant l'inverse qui se passa. Sa mère qui avait gardé les yeux fermés depuis un bon moment les rouvrit et lui fit non de la tête avec un regard désolé, remplit de tristesse. Leurs larmes se joignirent alors qu'elles se prenaient mutuellement dans les bras, se réconfortant du mieux qu'elles pouvaient. C'est à partir de ce jour là en fait, que la relation entre Krista et sa mère devint fusionnelle.
C H A P I T R E 2.
« You tell me that you need me then you go and cut me down, but wait... You tell me that you're sorry didn't think I'd turn around, and say.. It's too late to apologize, it's too late.. I said it's too late to apologize, it's too late.. »
underco.
C H A P I T R E 3.
« I got a pocket, got a pocket full of sunshine. I got a love that knows that it's all mine. Oh, whoa ! Do what you want, but you never gonna break me. Sticks and stone are never gonna shake me. Oh, whoa ! Take me away ! A secret place ! A sweet escape ! Take me away ! Take me away ! To better days ! Take me away ! A hiding place ! »
underco.