chapitrepremier
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« L'enfance c'est de croire qu'avec le sapin de Noël et trois flocons de neige toute la terre est changée. » Je suis né à Lyon, en France et y ai passée toute mon enfance avant de venir m'installer à Ottawa il y a un an et demi avec mes parents. Mais là, à la rentrée j'ai emménagé dans mon propre appartement.
Nous étions le vingt-quatre décembre au matin, à cette époque j'avais un peu plus de huit ans. J'adorais l'époque de Noël, car elle était à mes yeux d'enfant la plus jolie des quatre saisons. Les maisons décorées, l'installation des sapins, de leurs boules et leurs guirlandes. Puis la neige, ces petits flocons blancs qui ne tombent qu'à une certaine température couvrant le sol d'une épaisse couche blanche, froide et glissante. Ce matin-là j'avais ouvert les yeux sur un paysage totalement blanc hormis les routes qui avaient été salées la veille par prévention. Une fois douchée et habillée l'odeur des gaufres de ma mère m'avait tirée à une rapidité hors du commun en direction de la cuisine.
Mon petit-déjeuner terminé ma mère me proposa de l'accompagner au marché de Noël du centre-ville, ce que je fis avec une excitation palpable.
Le petit marché de Noël était un ensemble de petits chalets de bois ils avaient tous le toit couvert de neige et de petites guirlandes illuminées étaient accrochées au-dessus des comptoirs. Le marché était en tout séparé en quatre allées chacune de trois jolis chalets. Certains vendaient des confiseries comme des marrons, des chocolats ou encore les traditionnels sucres d'orges. D'autres encore vendaient des décorations, des sapins, du foie gras et caetera. Puis j'entendis des miaulements provenir de l'un des chalets et attrapant ma mère par la manche je la tirais en direction de l'origine du bruit, une fois devant le comptoir je découvris avec stupéfaction un carton dans lequel se serrait une dizaine de chatons. La femme qui tenait le petit habitacle, marron était âgée mais, possédait un visage d'une incroyable beauté. Aujourd'hui encore je me rappelle de chacun de ses traits, de ses mains ridées, menues mais, aux mouvements doux et mesurés.
« Maman, j’en veux un, s’il te plait ! » avais-je alors dit
« Je m’occuperais de lui toute seule comme une grande, c’est promis ! »Sans pensée aux inconvénients que pourrait apporter un chat chez nous - en particulier avec l'allergie de mon père - elle m'accordât ma demande. Mes parents m'auraient donné le monde sans corsetions. Ainsi sortant un petit billet de quelques francs de son porte monnaie, elle le tendit à la maitresse des chatons qui dit calmement :
« Oh non.. Gardez votre argent madame » tout en repoussant le billet que lui tendait ma mère
« A moins que vous ne comptiez m'acheter un peu de confiture avec si non ces chats ne sont pas à vendre. Je les donne ce sont les petits du mien. Lequel veux-tu mon enfant ? » Sa voix était tremblotante sous la vieillesse mais douce et grave. Ses yeux qui me regardaient maintenant fixement était d'un bleu à la fois très clairs et profonds.
Dans le petit carton il y avait des chats tous très différents les uns des autres, certains étaient blancs à tâches grises, d'autre à tâches d'une couleur rose saumon certains encore possédaient les deux. Mais il y en avait un, un seul dans son coin, une petite femelle au pelage totalement gris, tacheté de blanc et les yeux verts comme les feuilles au printemps et le montrant du doigt je dis à ma mère :
« C’est celle là que je veux, celle là et aucune autre »Et la prenant dans mes bras, nous repartîmes ma mère et moi avec en prime trois des pots de confiture de la femme. C'est une fois à la maison que je me mis à réfléchir au nom de mon nouveau compagnon. Optant finalement pour Sephora, elle devint mon compagnon de chaque jour.
chapitresecond
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« « Les hommes sont rudes, lâches et ne pensent qu'avec ce qui situe entre leurs jambes. » CELESTINE LOUISON COLLIN, DIX-SEPT ANS - JUIN 2006
J'avais passé la matinée à me préparer de haut en bas pour être un minimum jolie à regarder. J'avais tout révisé, de mes cheveux au moindres détailles comme les ongles, l'épilation de mes jambes. Oui vous l'aurez compris j'avais rendez-vous mais, pas avec n'importe qui ! Avec Julien, nous étions ensemble depuis environ trois semaines, c'était peu je vous l'accorde mais, nous nous étions 'courus après si longtemps' que cela aurait presque pu faire un an. On c'étaient rencontrés dans le supermarché où je travaillais pour me faire un peu d'argent en parallèle à mes études de lycéenne. Il était âgé de dix-neuf ans.
Habillée de ma plus jolie robe, aux couleurs pales et de mes petites chaussures marrons, je partis de chez moi avec un bon quart d'heure d'avance. Le soleil était déjà bien présent et avait une bonne odeur de vacances d'été. Les arbres étaient grands et majestueux, décorés de milliers de petites feuilles vertes de différentes couleurs, à cette époque de l'année j'avais l'impression de redécouvrir la nature. Puis je m'engageai sur le 'Pont de la Guillotière'.
*Ding-dong* mes doigts ce posant sur le bouton de la sonnette firent retentir un petit bruit tel celui d'une petite cloche. Et Julien m'ouvrit la porte, il était beau. Des cheveux bruns et des yeux bleus d'un charme certain, le tout agrémenté d'une voix grave et calme.
« Entre. » M'avait-il dit simplement tout en se décalant pour me laisser le passage, le sourire aux lèvres. L'après-midi se déroula sans encombre ou du moins jusqu'à un certain moment.
Nous étions tout deux allongés sur le canapé quand tout dérapa, ses mains habituellement timides devinrent particulièrement entreprenantes. Bien sûre j'aurais dû m'en douter mais, je pense qu'au fond de moi j'avais tout fait pour occulter cela. Et tentant quelques mouvements qualifiables de totalement, déplacés je le remis instinctivement à sa place.
« Il y a une première fois à tout Lou' » m'avait-il dit toujours avec son sourire sur les lèvres qui, à mes yeux, n'avait plus vraiment la même apparence, la même signification. Et repoussant de plus belles ses ardeurs.
« Bien sure, mais ce ne sera pas aujourd’hui »Puis la conversation dégénéra pour se terminer en séparation. Quelques minutes plus tard je me retrouvais sur le perron de son domicile, seule et avec pour unique compagnie mes yeux en larmes.